FORUM DE RECHERCHE-CRÉATION 2024
Il s’agit de faire-corps par le processus, par son propre corps et avec d’autres corps (le territoire, le minéral, le végétal, l’humain et le plus qu’humain). Par mon approche heuristique du terrain et une posture de lenteur, d’immersion et d’écoute, je cherche à réincorporer la pensée dans une ère numérique et consumériste en restituant l’expérience du corps au centre de la réflexion. Je prête une attention aux instances autres que productivistes et capitalistes qui alimentent ma critique quant à l’injonction à suivre le temps de l’horloge plutôt que celui du corps et du vivant. Partant de l'écoféminisme, je converse avec diverses théories féministes. Je pense à l’hydroféminisme de Neimanis, l’autothéorie de Fournier et à la transcorporalité chez Alaimo. Je convoque aussi les idées de Zaragocin et Barret au sujet de la notion de corps-territoire, une approche de géographie critique féministe qui avance que ce que le corps éprouve est simultanément éprouvé par le territoire et inversement.
Immergée dans une posture autothéorique, je donne voix aux sensibilités de l'archipel par le prisme d’une expérience personnelle. L’écriture naît de contacts épidermiques et me permet de dépasser les limites de la recherche théorique dans une volonté de vivre et générer des savoirs alternatifs. À l’étape de diffusion, je cherche à transférer l’épaisseur d’une réalité située vers l’espace collectif de la galerie, du livre et de contextes non insulaires.
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@vickie.gr