FORUM DE RECHERCHE-CRÉATION 2024
La Chambre temporelle Témoins temporels dormants, les négatifs argentiques entreposés occupent un espace interstitiel. Depuis les « tiroirs » où ils reposent, j’entame un travail d’autopsie de mes archives argentiques où les corps psychiques constituant des images sont interrogés.
Par les propriétés de vacuité et de réceptivité propres à la chambre photographique, je me projette dans une sphère entièrement autonome, à l’écoute des mécanismes de fabrication des images. En remontant ce fil, je parviens à un endroit où les potentialités dormantes des archives demandent à être activées.
Un théâtre d’excavations
Dans une suite d’explorations et de manipulations mettant en exergue la matérialité de l’image argentique, je m’exerce à identifier, puis à révéler des points-pivots situés entre disparition et apparition de référents. Jouant sur des échelles et des matérialités variables, je donne une deuxième vie à l’archive sous forme de déploiements spatiaux-temporels par agencements et associations libres dans un espace proposé par un milieu d’accueil. Ainsi arrimée et recontextualisée, formant des micro-territoires, elle rehausse l’indice d’intimité du lieu qu’elle anime. Ces formes d’activation de la matière-image interpellent un corps-mémoire dont les montages s’apparentent à des photo-objets devenant à la fois clé de lecture et énigme. Ces segments de travail participent à l’excavation de sens ontologiques imbriqués dans la mémoire résiduelle. Ils revendiquent une intégrité propre à la matérialité physique ainsi qu’à la matière mémorielle.
La paroi parcellaire : l’endroit d’un gain de sens
Ma volonté de me projeter au cœur de la facette indicible de l’image d’archive induit parallèlement la confection de topographies sensorielles s’incarnant en une paroi en plastiline. Ces bas-reliefs rappellent des matrices de parcelles naturelles non balisées. À l’échelle de mes doigts, l’élaboration minutieuse de ces surfaces parcellaires souvent dénuées de projections reflète des termes manquant à mon ontologie constitutive. Elles renvoient directement à la trame sensible des images à la manière d’une partition tactile, offrant une multitude d’itérations possibles.
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