FORUM DE RECHERCHE-CRÉATION 2024
Ma recherche de maîtrise porte sur la frontière en tant qu'agent de transformation et d'apparition de nouveaux paysages, notamment par sa dynamique vis-à-vis des mouvements migratoires. Le resserrement des frontières, les politiques anti-immigration et l'utilisation des technologies avancées à des fins répressives, obligent les personnes exilées à emprunter des itinéraires plus dangereux, tels que la traversée du désert à pied ou l'embarquement en grand nombre sur de petits bateaux. Les frontières ne délimitent pas seulement des territoires, elles façonnent également les mentalités des personnes qui y vivent et la façon dont elles meurent.
Ce corpus découle d'une résidence de six semaines autour de la frontière franco-britannique dans le nord de la France, où j'y ai observé de près l'invisibilisation et l'effacement systématique des personnes exilées de tous les discours sociaux et humains. Utilisant un vocabulaire métaphorique et semi-fictionnel, ce projet cherche à mettre en lumière l'effacement et la démonisation des personnes exilées dans les sociétés. Ce faisant, il s'oppose à l'image passive et sans agentivité des personnes exilées représentées dans le monde de l'art et dans les médias, ce qui crée de nouvelles frontières reproduites à partir des hégémonies dominantes. Le projet établit également des parallèles avec les personnages mythiques de Gog et Magog, qui reviennent dans de nombreuses cultures sous différents noms. Ce sont des êtres nomades d'origine inconnue, qui sont considérés comme des espèces envahissantes. Ils sont perçus comme des symboles de la fin du monde, contre lesquels nous devrions protéger nos territoires.